Auschwitz-Birkenau.

La plupart des gens connaissent ce nom. Normal vu ce qu'il s'y est passé...

  

J'ai eu la chance de visiter Auschwitz-Birkenau  en novembre 1995.

"La chance"?

Oui, ce fut une chance car je l'ai visité avec l'école et que je crois que peu d'adultes envisagent Auschwitz comme un endroit de villégiature.

Une étudiante de Namur a eu l'idée de mettre sur pied un voyage d’étudiants de la région namuroise pour visiter Auschwitz en train.

Ce fut le train des milles, car les convois qui emmenaient les futures victimes à l'époque transportaient 1000 personnes. Homme, femme, enfants.

C’est le seul point commun entre notre voyage et le leur.

Nous avons voyagé dans de biens meilleures conditions : des wagons avec couchettes, avec des toilettes, des fenêtres, du chauffage, une équipe médicale et même une équipe radio.

Les massacrés étaient dans des wagons à bestiaux.

Au pire, certains étudiants-voyageurs ont attrapé un rhume.

A chaque fois, des massacrés sont morts dans le voyage... restant avec les vivants jusqu’à l’arrivée.

Nous sommes revenus.

Eux pas.

Même si cette visite m'a traumatisé d'une certaine manière, c'était une chance.

La chance de faire la réflexion de ma position par rapport à ce qu'il s'y est passé.

En dehors de ce que tout le monde peut apprendre, qu'est-ce que moi j'y ai appris ?

1.       Je ne connais rien à la souffrance.

J'ai un historique de souffrance physique en dehors de la moyenne.

J’ai énormément de chance de ne jamais avoir eu de souffrance psychologique.

C'est quoi de la souffrance finalement ?

Est-ce que ça veut dire que je ne peux pas me plaindre si je souffre ?

Non, tout le monde a le droit de se plaindre mais tout le monde à le devoir de relativiser.

Dans la vie, tout le monde a autant de problèmes que vous.

Et toute l'énergie gaspillée dans votre plainte aurait dû être utilisée à améliorer la situation.

Si je parle de ma souffrance, je me plains?

Non se plaindre, c'est essayer d'attirer l'attention en faisant croire que vos problèmes sont plus gros que ceux des autres.

Parler d'une souffrance permet souvent de l'apaiser, et en même temps donner du travail aux psys...

Il n'y a pas que les victimes d'Auschwitz qui ont souffert. Partout dans le monde des gens souffrent à cause des guerres, d’un (e) conjoint (e) violent,...

Mais la visite d’Auschwitz m'a permis de comprendre la souffrance.

Tant qu’on n’y est pas confronté, on ne peut que l’imaginer et quand on l’imagine, on se trompe.

J’ai beau imaginer la sensation d’accoucher, je suis certain que ce n’est pas la bonne.

J’ai beau imaginer faire de la plongée sous-marine dans un récif de corail au large de l’Australie, les sensations n’y sont pas.

2.       Tout homme est capable du pire.

Après la guerre, des scientifiques se sont demandés comment des gens normaux (soldats ET civils ) avaient pu prendre part aux exactions de la seconde guerre mondiale.

Milgram en est le plus connu. 

Son expérience a démontré que si quelqu'un avec une autorité vous demande de faire quelque chose, et qu'il vous affirme qu’il en prend toute la responsabilité , vous êtes susceptible de faire n'importe quoi, y compris tuer.

Une version a récemment été faite par la télévision. Édifiant. 

Pourquoi un homme bat-il sa femme? Parce qu'il a trouvé une personne sur qui exprimer sa colère.

Prenez une personne qui a de la colère en elle, présentez lui un coupable et l'instinct animal fera le reste.

Demander à un père de tuer un inconnu pour sauver son enfant... que fera-t-il à votre avis ?

Et vous, que feriez-vous?

3.       On ne sait jamais la vérité.

Non seulement les allemands ont réussi à mettre en place une industrie du massacre, ils ont aussi réussi à la dissimuler.

Peu de temps avant la guerre, les nations ont eu vent des camps et ont demandé à la croix rouge danoise (neutre dans le conflit) de contrôler et faire un rapport.
Les nazis ont fait visiter Theresienstadt, un camp légèrement différent et maintenu comme outil de propagande.

Tellement bien arrangé que les spécialistes de la croix rouge n’ont rien vu de répréhensible…

Tellement bien arrangé que les nazis y ont tourné un film de propagande intitulé « Le fuhrer donne une ville aux juifs »…

4.       L'humanité  n'est qu'une utopie.

Comique comme le terme humanité  est censé  représenter les bons côtés des humains alors qu'aucune définition commune des "bonnes" choses n'existe.

Exemple ?

Dans certains pays, détenir plus de quinze grammes d’héroïne peut vous amener à la peine de mort.

Consommer du cannabis peut vous amener en prison.

Dans d'autres vous serez amené vers des services sociaux compétents qui vous aideront.

En hollande, l'acquisition de certaines drogues est légale.

Pour rappel, fumer des simples cigarettes vous permet de consommer légalement et facilement une des drogues les plus puissantes...

Certains trouvent normal de lapider une femme qui s'est fait violer car c'est un adultère.

Dans d'autre, une femme qui divorce a systématiquement le droit de garde des enfants.

Dans d'autres, les homosexuels peuvent se marier...

Dans certains pays, les enfants ne peuvent commencer à travailler qu'à partir de 16ans.

Dans d'autres, ils commencent dès 4-5ans. C’est probablement de ce pays que proviennent vos chaussures...

Dans certaines régions du monde, les enfants ne reçoivent de prénom qu'a l'âge de 3 ans car ils n'ont qu'une chance sur deux d'atteindre cet âge...

Dans beaucoup d'endroits, des gens n'ont jamais salué leur voisin.

Et vous voulez avoir une notion d'humanité?

Pour moi, c'est faune, flore et humanité.

Pas étonnant qu'autant de monde soient égoïste, pourquoi vouloir être gentil avec quelqu’un qu'on ne comprend même pas?

Et que probablement on ne veut pas comprendre parce qu’on n’a pas le temps ou qu'on s'en fout.

Il y a trois choses à faire dans la vie : être Heureux, rendre les autres Heureux, et être Heureux à rendre les autres Heureux.

Pour la 2eme et 3eme partie, il faut essayer de les comprendre et les respecter.

Attention qu’aucune des 3 parties ne peut mettre une autre en péril…

La vie est trop courte que pour ne pas en profiter.